Dans cet article nous vous proposons de découvrir l’impact d’un confinement social sur l’activité de notre cerveau.
Lors d’une situation de confinement, la privation d’interaction sociale pourrait, au niveau cérébral, induire une réponse comparable à ce qu’il se passe lors d’une privation de nourriture.
Nous vous proposons notre résumé du récit d'une expérience (podcast complet en fin d'article) racontée par Christophe Rodo, doctorant en neurosciences à l’Université Aix-Marseille, basé sur une étude du MIT (Institut de technologie du Massachusetts) menée par le Dr Livia Tomova.
Expérience :
Lors de ses travaux sur l’isolement social, la chercheuse et son équipe étaient loin de pouvoir imaginer la crise sanitaire qui allait toucher le monde entier et les mesures de confinement qui en découlerait. Plusieurs recherches préalables de l’équipe ont permis d’identifier une hypothèse selon laquelle l’isolement social stressait le cerveau de la même façon que le ferait un jeûne. Le jeûne social s’apparenterait donc à une privation de nourriture et activerait alors les mêmes zones neuronales.
L’expérience est simple : 2 groupes d’études sont établis, un groupe privé de nourriture pendant 10h auquel on expose des images de nourriture et un groupe privé d’interaction sociale pendant 10h auquel on expose des photographies de groupes de personnes en train de se sociabiliser. L’activité cérébrale des sujets a été observée par IRM (Technique d’imagerie médicale qui permet d’observer le corps en 3D). Les résultats sont sans attente, lorsque les 2 groupes sont exposés aux photographies, la même zone du cerveau est activée. Cette zone est particulièrement riche en neurones sécréteurs de dopamine, hormone dite du bonheur, notamment impliquée dans la satisfaction d’un de nos besoins vitaux qu’est l’alimentation.
Après seulement 1 journée d’isolement social, c'est comme si notre cerveau recherchait désespérément de la nourriture. Ainsi les intéractions sociales s'assimilent en partie à un besoin vital qui nous expose donc à du stress et potentiellement un peu de déprime si le jeûne social se prolonge !
De nombreuses études démontrent aussi, tous les bienfaits du jeûne sur le corps ! Profitons peut-être de ce moment de confinement pour se recentrer et stimuler notre psyché ! A bon entendeur salut !
Auteur
Christophe Rodo est un passionné de médiation scientifique, il participe à l’organisation de la Semaine du cerveau en région Paca, crée une déclinaison de l’événement Treize Minutes en version Jeunes Chercheurs, et participe régulièrement à différentes manifestations grand public. Pour en apprendre davantage, voilà son blog (Cerveau en Argot) et une chronique radio hebdomadaire parlant des neurosciences (La Tête Dans Le Cerveau).
Suivez-le sur twitter : @christophe_rodo et écoutez son podcast : La Tête Dans Le Cerveau
Écouter l'expérience :
En ce temps confiné, branchez vos écouteurs, installez-vous confortablement, et laissez-vous transporter par ce podcast réalisé
https://soundcloud.com/latetedanslecerveau/numero142
Source : https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/cerveaux-confines/6-a-quoi-ressemble-le-cerveau-dun-confine-19159.php