Nous revoilà pour un dernier opus autour du jardin !
Vous êtes coincés chez vous alors amateurs jardiniers à vos tabourets ! Asseyez-vous donc et écoutez votre potager qui attend de pouvoir vous causer. Peut-être que votre parcelle est riche de ce que nous appelons communément les « mauvaises herbes ». Mais saviez-vous qu’autrefois nous utilisions ces herbes pour soigner les maux et les maladies, car beaucoup d’entre elles ont des propriétés médicinales, on les nommait alors « herbes au mal ». La sémantique du mot a été revisité et désigne aujourd’hui des herbes qui poussent de façon spontanée voire mieux que les plantes que vous cultivez. Nous vous proposons alors de changer votre regard et de mieux comprendre l’origine et la diversité de ces adventices, qui s’avèrent utiles et comestibles !
Gérard Ducerf, botaniste, dont nous avons recommandé le livre jeudi dernier, parle de plantes bio-indicatrices, puisqu’en fonction de l’état du sol (texture, pH, travail de l’homme…etc.) certaines espèces prendront place sur vos parcelles. En effet, votre sol est rempli de graines qui font la sieste (on parle de dormance) ! Mais lorsque toutes les conditions adéquates à leur germination sont réunies, elles poussent. Vous voilà dotés d’un beau tapis végétal. Pour comprendre le phénomène, il faut savoir que naturellement le sol tend vers un équilibre de son écosystème (biomasse et biotope) similaire à celui des forêts. Ainsi, au cours du temps, le sol va s’enrichir et faire succéder les espèces végétales pour assurer sa pérennité, et ce même si l’homme cultive la terre et retarde ou contraint cet équilibre. L’apparition de ces « mauvaises herbes » permet donc au sol de tendre vers ce système d’équilibre et d’améliorer sa fertilité.
Vous l’avez compris, étudier la plante qui pousse vous donnera des indications sur l’état du sol et notamment les excès, les carences ou encore la vie microbienne ! Mais n’allons pas trop vite en besogne, car avant de pouvoir diagnostiquer votre sol il faut connaitre les proportions de chaque espèce. Un pissenlit par ci, un coquelicot par là ne diagnostique pas votre lopin de terre dans sa globalité, mais bien ce qui se passe sous la plante dans un rayon d’1 mètre carré. On dira qu’une plante bio-indicatrice domine le milieu si elle couvre au moins 70% de la surface observée soit 5 à 10 sujets au mètre carré. Attention sa répartition peut être hétérogène ! Pour le diagnostic du sol, il faut donc considérer l’espèce végétale et son abondance. Alors avant d’arracher ces herbes folles, observez-les, elles seront de véritables atouts pour vos pratiques de culture.
Dans son encyclopédie, Gérard Ducerf vous donne un lexique et une liste non exhaustive de plantes bio-indicatrices, vous en trouverez quelques-unes dans le tableau ci-joint.
Bonne lecture à vous !
Références :
https://www.permaculturedesign.fr/observation-plante-bio-indicatrice-propriete-sol/
https://www.permaculturedesign.fr/wp-content/uploads/2017/05/Plantes_bio-indicatrices.pdf
http://www.monjardinenpermaculture.fr/pages/les-plantes-bio-indicatrices
https://chapelle-berard.com/plantes-bio-indicatrices/
https://www.produire-bio.fr/articles-pratiques/les-plantes-bio-indicatrices/
« L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices » Gérard Ducerf, Volume 1, 2003.