Info :  le baromètre des énergies renouvelables en France en 2023

Le constat :
D’après les analyses du Baromètre 2023 des énergies renouvelables en France d’Observ'ER, la transition énergétique française repose de plus en plus sur les énergies renouvelables, mais plusieurs obstacles ralentissent encore leur déploiement dans les différents territoires  Bien que des progrès notables soient observés dans certaines filières, des défis structurels et administratifs freinent l’atteinte des différents objectifs nationaux.

  • Éolien terrestre : La filière éolienne terrestre atteint une puissance installée de 21 956 MW, mais elle reste entravée par des contraintes administratives ainsi que le manque de zones disponibles. La France est ainsi en retard sur ses objectifs de 24,1 GW pour fin 2023, compromettant potentiellement celui de 33,2 à 34,7 GW d’ici 2028.
  • Photovoltaïque : Le photovoltaïque, avec 18 988 MW installés en septembre 2023 et un rythme de croissance accéléré, est en bonne voie pour atteindre ses objectifs. Cependant, la filière reste fortement dépendante des importations de panneaux, notamment en provenance de Chine, ce qui affecte la compétitivité des acteurs locaux.
  • Hydraulique : Première source d’énergie renouvelable en France, l’hydraulique dispose d’une capacité installée de 25 961 MW en 2023. Elle joue un rôle clé dans la gestion du stockage et la flexibilité du réseau, nécessaires pour équilibrer les fluctuations des autres sources renouvelables.
  • Biomasse : En 2022, la production d’électricité à partir de biomasse atteignait 4 789 GWh, avec une puissance d’installation en France métropolitaine de 836,74 MW, dépassant l’objectif de 800 MW fixé pour 2023. La filière biomasse reste toutefois limitée par des coûts élevés et des défis en matière d’acceptabilité sociale.
  • Biogaz : À début 2023, le secteur comptait 1 052 installations de méthanisation à la ferme pour une puissance totale de 142 MW. Le biogaz, encore en développement, est appelé à jouer un rôle croissant dans la production d’énergie locale et dans la réduction des émissions de méthane.

Des actions :

  • Pour pallier les retards, le gouvernement français a mis en place des zones d'accélération pour le développement des différents projets d’énergies renouvelables. Ces zones visent à réduire les délais administratifs et à simplifier certaines réglementations, en facilitant le développement de l’éolien et du photovoltaïque.
  • La loi d’accélération des énergies renouvelables (loi Aper) impose l’installation des panneaux photovoltaïque sur les grands parkings et bâtiments de plus de 500 m² d'ici 2026. Pour la région Île-de-France, cela représente un potentiel de production de plus de 5 TWh d’électricité, soit environ un quart de la production électrique photovoltaïque totale du pays en 2022.
  • L’autoconsommation collective continue de se développer, facilitée par des incitations légales. Elle permet à des collectivités et des citoyens de mutualiser la production d’énergie solaire, réduisant ainsi leur dépendance aux réseaux traditionnels et favorisant la consommation locale.
  • L’État encourage le développement des filières biogaz et biomasse par des subventions et des partenariats financiers avec des acteurs locaux. Ces efforts visent à dynamiser les projets de méthanisation et de cogénération, essentiels pour la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Programme pour la géothermie : 
Un plan pour la géothermie, incluant 50 actions spécifiques, a été lancé en décembre 2023 pour renforcer l’utilisation de cette source renouvelable. Le Fonds chaleur de l’Ademe soutient particulièrement les projets de géothermie pour les bâtiments, avec un financement accru pour les systèmes de chauffage et de refroidissement.
Ces initiatives montrent l’engagement de la France en faveur des énergies renouvelables. La réussite de cette transition dépendra cependant de la réduction des obstacles administratifs et de l’adaptation des infrastructures aux objectifs climatiques et énergétiques actuels

 
 
 

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